Un lycéen de 16 ans a blessé hier à coups de machette un professeur juif, à Marseille. Le parquet antiterroriste s’est saisi du dossier afin de déterminer le profil et les relations de cet ado revendiquant son geste au nom de Daech.
C’est la Torah qui a sans doute sauvé la vie de Benjamin. Un livre religieux – qu’il enseigne à l’institut franco-hébraïque "La Source" – dans lequel la machette a échoué alors que Yusuf, qui aura 16 ans la semaine prochaine, s’acharnait à le frapper, hier matin, près de la mairie des 9e et 10e arrondissements, à quelques centaines de mètres de son établissement, sur le boulevard Paul-Claudel. Un détail plus que symbolique à l’épicentre de cette agression d’abord qualifiée de « clairement antisémite au vu du fait que la victime portait une kippa et un habit traditionnel ».
C’est en fin de journée qu’elle était également « assimilée à du terrorisme », comme le confiait le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, dessaisi au profit du parquet anti-terroriste de Paris, ouvrant une enquête pour « tentative d’assassinat en raison d’une appartenance religieuse et en relation avec une entreprise terroriste ». Les enquêteurs de la crim’ de la sûreté départementale, qui avaient mené les premiers interrogatoires de l’adolescent, venaient eux de transmettre le dossier aux limiers de la sous-direction anti-terroriste (SDAT).
« Cela pendait au nez du dossier au vu de la préméditation, de la détermination de ce jeune et des revendications affichées », affirmait Me Fabrice Labi, l’avocat de la victime. « C’est sans doute l’aspect hors radars de l’agresseur qui mène l’anti-terrorisme à se pencher sur son cas. Parfois on croit avoir affaire à un acte isolé qui n’en est pas un et qui peut avoir des ramifications », soufflait un proche de l’enquête.
Comme l’a confirmé hier après-midi lors de sa conférence de presse le procureur de la République, l’adolescent, un Turc d’origine Kurde, était inconnu de la justice, mais également des services du Renseignement, des services sociaux et même de l’Éducation nationale où il menait une scolarité exemplaire au lycée professionnel Ampère (9e), où il semblait se rendre hier matin avant de commettre ce que le préfet de police, Laurent Nuñez, venu « témoigner de la solidarité du gouvernement », a qualifié d’acte « ignoble ».
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Benjamin y a échappé belle :